Les tâches essentielles du mois de juillet

Préparer les plantes avant votre départ en vacances

Tailler pour hâter la floraison et accélérer la fructification

Fertiliser les légumes-fruits

Protéger les plantes du soleil, y compris sous serre

Supprimer les fleurs fanées pour forcer les plantes à refleurir

Sortir les plantes vertes à l’extérieur

Apporter de l’engrais aux plantes vertes et fleuries

Arroser le compost toutes les 2 à 3 semaines

Pailler pour conserver l’humidité du sol

Donner de l’eau aux oiseaux du jardin
Au potager
1. Que récolter ?
Légumes :
- Tomate
- Concombre
- Courgette
- Aubergine
- Haricot vert
- Haricot à rame
- Pois
- Ail, échalote, oignon
- Radis
- Laitues
- Artichaut
- Carotte
- Navet
- Chou-rave
- Betterave
- Fève
- Piment et poivron
- Épinard
- Rhubarbe
- Pomme de terre
Fruits :
- Cerise
- Groseille
- Cassis
- Myrtilles
- Fraise
- Framboise
- Melon
- Prune
- Abricot
- Pêche et nectarine
2. Que semer et planter ?
Semis
- Betterave
- Blette
- Brocoli
- Carotte
- Chicorée
- Chou kale
- Chou-rave
- Courgette
- Cresson
- Haricot
- Laitue
- Mâche
- Mesclun
- Navet
- Rhubarbe
- Radis
- Roquette
- Rutabaga
En retard ? Privilégiez les variétés à cycle court pour des récoltes rapides
Même en plein mois de juillet, il est tout à fait possible de continuer à cultiver votre potager en semant des légumes à cycle court. Si certaines de vos parcelles sont actuellement inoccupées, c’est l’occasion idéale de les valoriser avec des variétés à croissance rapide. Vous pouvez ainsi semer des carottes qui se développeront rapidement, des épinards, des haricots nains, des radis, des pois gourmands, des navets ou encore de la laitue à couper pour des salades fraîches tout l’été.
Quelques conseils pratiques pour vos semis de juillet
- Gagnez du temps avec les rubans de graines : Si vous êtes pressé ou si vous avez des difficultés à espacer correctement vos graines, optez pour des rubans de graines. Ces rubans pré-espacés facilitent grandement le semis et assurent une meilleure répartition de vos futures plantes.
- Protégez vos semis de la chaleur : Pour éviter que vos jeunes semis ne souffrent de la chaleur et du dessèchement, pensez à les ombrer. Un simple journal humide posé délicatement sur les semis peut faire des merveilles en maintenant l’humidité et en réduisant la température du sol. Vous pouvez aussi utiliser un voile d’ombrage.
- Arrosez régulièrement : Assurez-vous que le sol reste constamment humide mais pas détrempé, surtout pendant la période de germination et la croissance des jeunes pousses.
Plantations
- Poireaux (en arrachis, c’est à dire sans terre autour des racines)
- Choux d’hiver (chou-fleur, chou cabus, chou frisé, chou de Milan…)
- Laitues d’automne (en godets pour une reprise rapide)
- Céleris-raves et céleris-branches (à planter en mottes ou en godets)
- Betteraves (possible en plants pour gagner du temps et sécuriser la récolte d’automne)
- Chicorées (scaroles, frisées) : à planter en minimottes pour des récoltes à partir de septembre.
- Navets d’automne (souvent proposés en jeunes plants à repiquer pour une récolte rapide)
- Panais ou épinards perpétuels
- Fraises (en godets, surtout les remontants)
3. Dans la serre
Posez un voile d’ombrage
Le voile d’ombrage permet de réduire la température intérieure de plusieurs degrés, tout en maintenant une luminosité suffisante pour la croissance des plantes. Il limite également le stress thermique, les brûlures foliaires et l’avortement des fleurs ou jeunes fruits, fréquents en conditions de chaleur extrême. Une densité d’ombrage de 30 à 50 % est souvent suffisant pour les cultures estivales (tomates, concombres, poivrons), car il équilibre protection et photosynthèse.
Vaporisez les plantes
Par temps chaud, utilisez un pulvérisateur manuel pour vaporiser vos cultures sous serre. Cette brume permet de faire baisser la température ambiante et d’augmenter l’humidité, pour limiter la perte d’eau par les feuilles et réduire le stress hydrique. Cela crée aussi un environnement défavorable aux acariens comme les araignées rouges, qui détestent l’humidité. N’hésitez pas à vaporiser aussi souvent que nécessaire lors des fortes chaleurs.
Limitez la hauteur des tomates
Lorsque vos tomates conduites en cordon atteignent la hauteur de leur tuteur, ou qu’elles ont formé environ six grappes de fruits, taillez-les en coupant la tête de la tige principale. Cela permet à la plante de concentrer son énergie sur la maturation et la qualité des fruits, plutôt que sur une croissance verticale inutile. Pensez à attacher le sommet de la tige au support (tuteur ou ficelle) pour soulager le poids des grappes situées en dessous. Utilisez une ficelle souple et faites un nœud lâche pour ne pas blesser la tige fragile.

Éclaircissez le feuillage en excès
Aidez les tomates à mûrir en retirant les feuilles basses. Cela permet à la lumière d’atteindre tous les fruits, et aux tomates de prendre leur belle couleur rouge. Le feuillage inférieur n’est plus important pour la plante, car les feuilles les plus productives se trouvent au sommet. Taillez donc les feuilles, en dégageant la tige du sol jusqu’au fruit. Continuez à le faire le long de la tige à mesure que les grappes supérieures mûrissent. Réduisez également légèrement l’arrosage pour améliorer la saveur des fruits maintenant qu’il y a moins de feuilles.
4. Entretien et travaux du potager
Taillez régulièrement pour accélérer la fructification
Tailler et pincer les plants de légumes-fruits comme l’aubergine, la courgette, la tomate, le concombre ou le poivron et de fruits le melon permet de favoriser la floraison, et donc d’augmenter la formation des fruits. En éliminant certaines feuilles ou tiges secondaires (les gourmands), la plante concentrera en effet son énergie sur les parties les plus productives. La taille permet ainsi d’offrir plus de lumière et apporte une meilleure aération contre le développement des moisissures.
- Melon : Pincez la tige principale après 2 feuilles, puis les 2 bras latéraux après 3-4 feuilles. Les fruits se formeront sur les contre-bras, que vous pincerez 1 feuille après un fruit. Gardez 2 à 4 melons par plant.
- Concombre : Pour les grimpants, pincez la tige principale après 4-6 feuilles. Sur les pousses latérales, pincez 2 feuilles après chaque fruit. Aérez le plant en retirant les feuilles jaunes.
- Tomate : Taillez vos tomates et supprimez régulièrement les « gourmands » (pousses à l’aisselle des feuilles) pour diriger l’énergie vers les fruits. Effeuillez modérément pour aérer. En fin de saison, pincez la tête de la tige au-dessus du dernier bouquet de fleurs pour favoriser la maturation des fruits existants.
- Courgette : Pour les variétés buissonnantes, supprimez quelques vieilles feuilles du centre pour aérer. La clé est une récolte fréquente : plus vous cueillez, plus la plante produit. Pour les coureuses, limitez à 2-3 tiges principales.
La taille en vert pour de meilleures récolte
La taille estivale dite « en vert », pratiquée pendant la pleine croissance lorsque les plantes ont le plus de feuilles, est essentielle pour les arbres fruitiers et les lianes (vigne, kiwi, mûrier). En éliminant le feuillage excessif, cette taille redirige l’énergie de la plante directement vers les fruits et favorise une meilleure maturation, intensifie la saveur et améliore la circulation de l’air.
Éclaircissez les pommiers
Éclaircir les pommiers permet d’obtenir de plus grosses pommes, tout en évitant le phénomène d’alternance (une production de fruits abondante une année, puis plus faible l’année suivante) et en maintenant l’arbre en bonne santé. Pour ce faire, sélectionnez les fruits les plus beaux et bien formés d’une grappe, en ne laissant qu’une seule pomme tous les 15-20 cm. Coupez le pédoncule avec un sécateur propre sans arracher. Éliminez d’abord les fruits abîmés ou mal placés. Cette opération peut être combinée avec un effeuillage léger dans le but d’offrir plus de lumière aux fruits. N’oubliez pas d’arroser généreusement l’arbre après l’éclaircissage pour soutenir la croissance des fruits restants.

Arrosez le compost
La chaleur intense peut assécher rapidement un tas de compost, et stoppe l’activité des micro-organismes essentiels à la décomposition. Un compost sec ne chauffe plus, fermente mal et produira un amendement de moindre qualité. Veillez donc à arroser régulièrement, surtout après l’ajout de matières sèches ou lors des brassages, pour maintenir une humidité optimale (environ 50-60 %), relancer l’activité biologique et assurer une décomposition homogène. Pour limiter l’assèchement, il est aussi utile de couvrir le tas avec une bâche ou une couche de paille.

Installer des ombrières
Poser des ombrières permet de protéger les semis de fin de saison (carottes, laitues, betteraves, choux d’automne), les légumes-feuilles sensibles à la montée en graines (salades, épinards ou radis) ou les légumes-fruits qui pourraient être victimes de coups de soleil (tomates, aubergines, poivrons). Pour une protection optimale, optez pour des voiles d’ombrage agricoles (30-50%) installés sur arceaux pour une bonne ventilation, des filets brise-vent pour des rangs entiers, de simples cagettes retournées ou même des plantes plus hautes comme le maïs pour un ombrage naturel. L’objectif est de réduire l’intensité solaire aux heures les plus chaudes, sans bloquer toute la lumière, en ajustant l’ombrage selon les besoins de vos cultures.


Installer des filets anti-grêle
Les orages de grêle estivaux sont imprévisibles et peuvent anéantir des mois de travail en quelques minutes. La mise en place d’un filet anti-grêle en juillet est donc une assurance récolte peu importe où vous résidez. Installez de préférence le filet sur une structure solide et suffisamment haute pour ne pas toucher les plants, idéalement tendu au-dessus des cultures les plus vulnérables comme les tomates, les poivrons, les courgettes et les aubergines. Le maillage doit être suffisamment fin pour bloquer la grêle tout en permettant une bonne circulation de l’air (le filet offre également un léger ombrage, ce qui peut s’avérer bénéfique comme précisé dans le paragraphe précédent).

Fertilisez les légumes-fruits
Les légumes-fruits sont gourmands en nutriments, et les ressources nutritives du sol s’épuisent rapidement au fur et à mesure de leur croissance.
Choisissez le bon rapport de nutriments pour vos cultures. Les principaux nutriments contenus dans les engrais ont des avantages spécifiques :
- Les engrais riches en azote favorisent la croissance des feuilles, ce qui est bon pour la laitue et les brassicacées, mais pas pour les tomates.
- Les engrais riches en phosphate soutiennent les racines et sont donc excellents à utiliser lors de la plantation.
- Le potassium encourage la floraison et la nouaison, donc les engrais riches en potassium sont les meilleurs pour les cultures fruitières.
Les cultures en pot, comme les tomates, les piments et les concombres, ont encore davantage de besoins nutritifs. Fertilisez-les chaque semaine en ajoutant un engrais liquide à l’arrosoir avant l’arrosage.
Notre conseil : ne nourrissez que les plantes qui ont été récemment arrosées, car une concentration trop forte de nutriments sur un sol sec peut brûler les tissus des plantes.

Sauver la récolte après un coup de chaud
Lorsque les feuilles de vos plants (tomates, courgettes, haricots, etc.) montrent des signes de stress hydrique sévère – recroquevillement, flétrissement persistant même le soir, dessèchement partiel – il ne s’agit plus d’un simple arrosage superficiel. L’urgence est de réhydrater en profondeur et de restaurer le potentiel osmotique des cellules végétales.
La première intervention consiste en un arrosage massif et très lent au pied de chaque plante affectée, idéalement au lever du soleil ou au crépuscule pour minimiser l’évaporation. Pour les plants en pots, immergez complètement le pot dans un grand récipient d’eau jusqu’à ce que plus aucune bulle d’air ne remonte.

Enfin, une taille « thérapeutique » peut être envisagée pour les parties les plus endommagées. Supprimez les feuilles et les branches complètement desséchées ou gravement brûlées par le soleil. Cela permet à la plante de concentrer son énergie sur la survie des tissus encore sains et sur la production de nouvelles pousses, plutôt que de tenter de maintenir des parties irrécupérables.
Étayez les branches des fruitiers
Le poids des fruits peut non seulement provoquer la rupture des branches, mais aussi engendrer des micro-fissures qui sont des portes ouvertes aux maladies (chancre, moniliose…). Utilisez des perches robustes en bois terminées par une fourche naturelle ou taillée en V ou de solides poteaux pour les grosses branches basses. N’hésitez pas à installer plusieurs étais sous une même branche si elle est très chargée, en les positionnant légèrement en retrait. Attention : il est essentiel de protéger les zones de contact avec du caoutchouc ou du textile pour éviter les blessures par frottement. Et une inspection régulière s’impose car le bois travaille et les supports peuvent s’enfoncer dans le sol ou se décaler. Veillez aussi à surveiller l’équilibre global de l’arbre en cas de vent ou après de fortes pluies.

Coupez les gourmands
Supprimer les gourmands (cette pousse latérale qui se développe à l’aisselle d’une feuille et de la tige principale) est souvent nécessaire pour les légumes-fruits comme les tomates, les aubergines, certains melons (en particulier ceux conduits sur un ou deux bras) et parfois même les concombres (pour certaines variétés non-buissonnantes et palissées). Cette coupe, « l’égourmandage » vise à rediriger l’énergie de la plante vers la production de fruits plutôt que vers un développement végétatif excessif.
Pour bien procéder, n’attendez pas que les gourmands deviennent ligneux. L’idéal est de les pincer avec les doigts dès qu’ils mesurent quelques centimètres (environ 5 à 10 cm), c’est à dire quand ils sont encore tendres et cassants.
- Pour les variétés de tomates à croissance indéterminée, supprimez systématiquement tous les gourmands sous le premier bouquet floral, et au-dessus, ne conservez qu’une ou deux tiges principales que vous palissez.
- Pour les aubergines, qui ont tendance à se ramifier davantage, vous pouvez laisser un ou deux gourmands bien placés pour former une charpente plus robuste, mais supprimez les autres.
- Pour les melons et concombres conduits sur fils ou tuteurs, pincez les tiges secondaires après un ou deux fruits, et supprimez les gourmands pour concentrer l’énergie sur les fruits existants.
Notre conseil : Soyez particulièrement attentif aux conditions météorologiques. Évitez d’égourmander par temps humide ou pluvieux, car les plaies sont plus susceptibles de s’infecter. Préférez une intervention par temps sec et ensoleillé, idéalement en fin de matinée, pour que les coupures cicatrisent rapidement.
Pincez les aromatiques
« Pincer les aromatiques », c’est à dire supprimer la partie haute de la tige, est une opération importante pour des aromates comme le basilic, la menthe, la mélisse, la ciboulette, la coriandre, l’origan et même le thym et la sarriette après leur floraison. Son intérêt principal est de retarder la montée à graines, qui non seulement altère la saveur des feuilles (les rendant souvent plus amères et moins aromatiques), mais aussi épuise la plante et signale la fin de son cycle de production. En pinçant, vous redirigez l’énergie de la plante vers le développement de nouvelles pousses latérales et prolongerez la période de récolte de vos herbes aromatiques.

Commander les graines pour l’arrière-saison
Les cultures de fin d’été et d’automne se préparent dès maintenant. Misez sur des variétés à croissance rapide ou des cultivars résistants au froid et à la montaison tardive. Pensez aux salades de type batavia ou romaine, comme ‘Merveille des Quatre Saisons’ ou ‘Rouge Grenobloise’, qui tolèrent mieux la chaleur estivale au semis et le froid de l’automne. Les épinards à semer en fin d’été, comme ‘Géant d’Hiver’ ou ‘Monstrueux de Viroflay’, offriront des récoltes continues. N’oubliez pas les radis d’hiver (noir, rose de Chine), les navets (type ‘Boule d’Or’ ou ‘Blanc Globe à Collet Violet’), et les choux chinois ou pak-choï qui se développent rapidement. Les mâches et certaines variétés de roquette sont également parfaites pour les semis de fin d’été, et offriront une récolte facile et rapide.
Nos conseils : Les semences d’arrière-saison souffrent souvent de la chaleur et du manque d’humidité. Privilégiez un semis en pleine terre si possible, dans un endroit qui bénéficiera d’une ombre partielle aux heures les plus chaudes de la journée (par exemple, derrière une rangée de maïs, ou sous une ombrière temporaire comme évoqué précédemment). Pour des espèces comme les salades ou les épinards, qui peuvent avoir du mal à germer au-delà de 25°C, un « choc thermique » peut être utile : placez les graines quelques jours au réfrigérateur avant le semis. Ensuite, maintenez le lit de semis constamment humide, mais non détrempé, jusqu’à la levée, surveillez les dégâts causés par les oiseaux, puis éclaircissez les plantules en ne conservant que les plus vigoureuses.
5. Prévention des maladies et ravageurs
Pulvérisez du purin de consoude et d’ortie
En cette période de forte croissance et de formation des fruits, les plantes ont des besoins accrus et sont potentiellement plus vulnérables aux maladies. Le purin d’ortie, riche en azote et oligo-éléments, permet de stimuler cette croissance et renforce la résistance aux stress et ravageurs. Le purin de consoude quant à lui est riche en potasse et en calcium, et favorise la fructification, le grossissement des fruits et prévient les carences. Pour une efficacité maximale, pulvérisez tôt le matin ou en fin de journée, jamais en plein soleil pour ne pas brûler les feuilles. Assurez-vous que les purins sont parfaitement fermentés et filtrés. Utilisez une dilution précise (5-10% pour l’ortie en foliaire) et alternez les applications selon les besoins spécifiques de vos cultures. Cette pulvérisation foliaire offre un coup de fouet immédiat à vos plantes en pleine saison.

Au jardin d’ornement
1. Quelques plantes remarquables du mois de juillet














2. Semis et plantations
Semez les vivaces annuelles
Profitez des températures estivales pour semer certaines vivaces annuelles comme les campanules, digitales, œillets de poète ou primevères. Cela permettra une germination rapide et d’assurer une floraison abondante dès le printemps suivant. Semez en terrine ou godets, à l’ombre, sur un substrat léger et stérile. Arrosez finement et régulièrement pour maintenir l’humidité. Une fois les plantules levées, repiquez-les individuellement. Lorsque les plantules ont développé quelques vraies feuilles, repiquez-les délicatement en godets individuels. La clé est de les laisser se développer suffisamment pour former un bon système racinaire avant les premières gelées, ce qui leur permettra de passer l’hiver sans encombre.
3. Multiplier
Bouturez les vivaces non rustiques
Juillet est la bonne période pour bouturer : les tissus sont encore tendres (tiges semi-ligneuses, ni trop jeunes ni trop lignifiées) ce qui favorisera un enracinement rapide. Les variétés les plus adaptées à cette période sont notamment les géraniums vivaces non rustiques (ceux issus de Pelargonium pour les suspensions ou massifs), les fuchsias hybrides plus sensibles au gel, ou encore les coleus (Solenostemon scutellarioides) dont la palette de couleurs est infinie et qui ne survivront pas à un hiver rigoureux en pleine terre. Les verveines retombantes (Verbena hybrida), les bégonias tubéreux (pour la partie aérienne si vous ne les arrachez pas), et même certaines sauges ornementales exotiques (par exemple, Salvia leucantha) sont également d’excellents candidats pour le bouturage estival.
Nos conseils de bouturage : Prélevez des boutures herbacées ou semi-ligneuses de 8 à 15 cm de long, issues de pousses saines et n’ayant pas porté de fleurs. La coupe doit être nette, juste en dessous d’un nœud. Supprimez les feuilles du bas pour ne laisser que deux ou trois paires de feuilles au sommet pour une moindre évapotranspiration. Plantez-les dans un substrat très drainant et stérile, idéalement un mélange de sable horticole et de perlite (50/50), ou un terreau spécial semis et boutures. Utilisez des pots ou terrines propres. L’utilisation d’une hormone de bouturage (en poudre ou liquide), mais n’est pas toujours indispensable et peut même favoriser le pourrissement.
Placez les boutures dans un environnement chaud et très humide, mais sans soleil direct. Une mini-serre ou une serre tunnel conviendront parfaitement. Aérez quotidiennement pour éviter la condensation excessive et la moisissure. Maintenez le substrat légèrement humide, mais jamais détrempé. L’enracinement prend généralement 2 à 4 semaines. Une fois enracinées, repiquez délicatement les jeunes plants dans des pots individuels.
4. Entretien et travaux du mois
Supprimez les fleurs fanées
En coupant les fleurs dès qu’elles sont fanées, vous empêcherez la plante d’entrer dans un processus de fructification et favorisez la pousse de nouvelles fleurs. Pour les roses, coupez la tige juste au-dessus d’une feuille saine orientée vers l’extérieur et comportant cinq folioles (plutôt que trois). Cette coupe encourage la formation d’une nouvelle pousse florifère dans la bonne direction. Pour les plantes à fleurs individuelles sur une tige (ex: delphiniums, lupins), coupez la hampe florale à sa base une fois que la majorité des fleurs sont fanées. Pour les plantes à multiples petites fleurs comme les géraniums ou les lavandes, retirez l’ensemble de la grappe ou de l’inflorescence fanée.

Prenez vos précautions avant de partir en vacances
Avant de partir en vacances en juillet, ne vous contentez pas d’un arrosage copieux. Procédez également à un éclaircissage des légumes comme les carottes, radis, ou laitues, pour favoriser la croissance des plants restants, mais aussi pour réduire la compétition hydrique durant votre absence. Moins de plants pour la même quantité d’eau signifie moins de stress pour chacun. Au-delà de l’éclaircissage, veillez à cueillir tous les fruits mûrs (tomates, courgettes, concombres) et les légumes arrivés à maturité évite qu’ils ne surchargent les plants et pourrissent sur pieds.

Question irrigation, l’installation d’un système d’arrosage goutte-à-goutte programmé et relié à un récupérateur d’eau est un investissement judicieux, pour continuer à irriguer vos légumes, même en votre absence. Parmi les astuces, pensez aussi aux bouteilles d’eau enfoncées tête en bas dans le sol, ou plus élaborée encore à la technique d’arrosage par capillarité inversée : il s’agit de placer des bacs de culture au-dessus d’une réserve d’eau, et d’utiliser une mèche (par exemple en feutre géotextile ou en bande de tissu) qui plonge dans l’eau et remonte dans le substrat de la plante. Quelle que soit la méthode que vous adoptez, mieux vaut procéder à un arrosage profond et espacé la veille de votre départ plutôt que des arrosages superficiels. Enfin, assurez-vous de supprimer toutes les adventices, même les plus petites, car elles profiteraient de votre absence pour se développer et étouffer vos cultures.


Nourrissez les fleurs d’été
Des plantes à fleur comme les pétunias, bégonias, fuchsias ou roses remontantes sont en pleine floraison et risquent d’épuiser rapidement les réserves du sol. D’où la nécessité de les nourrir pour favoriser une belle floraison continue. Privilégiez des engrais liquides équilibrés ou riches en potasse (K), un élément clé pour la floraison et la résistance de la plante. Un engrais avec une formule NPK du type 4-6-8 ou 5-8-10 est idéal.
- Fréquence et dosage : Plutôt qu’une dose unique forte, optez pour des apports réguliers et plus dilués. Pour les plantes en potées et jardinières qui se dessèchent vite et ont des réserves limitées, une fertilisation à chaque arrosage ou un arrosage sur deux, à la moitié de la dose recommandée par le fabricant, est une approche experte. Cela évite les brûlures racinaires et assure une disponibilité constante des nutriments. Pour les massifs en pleine terre, un apport toutes les deux semaines sera généralement suffisant.
- Moment de l’application : Appliquez l’engrais tôt le matin ou en fin de journée, après un arrosage à l’eau claire. Ne fertilisez jamais sur sol sec, au risque de stresser les racines et de provoquer des brûlures.
- Types d’engrais : Au-delà des engrais minéraux solubles, le jardinier averti peut compléter avec des fertilisants organiques liquides comme le purin de consoude (riche en potasse) ou des extraits d’algues, qui améliorent la vitalité du sol et la résistance des plantes. L’utilisation de fertilisants à libération lente (granulés encapsulés) lors de la plantation permet une diffusion progressive sur plusieurs mois, mais un complément liquide en juillet est souvent nécessaire pour soutenir le pic de floraison.
Arrosez abondamment les plantes en pot
Contrairement aux plantes en pleine terre dont les racines peuvent explorer un volume de sol vaste et puiser l’eau en profondeur, celles en pot sont confinées et peuvent assécher leur substrat à une vitesse fulgurante en été. Il ne s’agit donc pas seulement d’arroser, mais d’arroser intelligemment et fréquemment.
Quelques conseils utiles :
- Fréquence et volume adaptés : Privilégiez des arrosages plus fréquents (deux fois par jour pour les plantes les plus gourmandes ou lors des canicules) ou l’immersion complète des pots qui permet de mouiller l’ensemble du terreau.
- Utilisation d’ollas et systèmes d’irrigation à faible débit : L’insertion d’ollas ou oyas (ces poteries en terre cuite poreuses enterrées qui diffusent l’eau progressivement) favorise une humidité constante au niveau des racines. Des systèmes de goutte-à-goutte individuels pour chaque pot, connectés à un programmateur, peuvent aussi s’avérer judicieux pour les grands balcons ou les terrasses, sans trop de gaspillage.
- Paillage de surface : Comme au potager, un paillage épais sur la surface du substrat des pots réduit drastiquement l’évaporation et maintient l’humidité du sol.
- Choix des contenants et du substrat : Les pots en terre cuite, s’assèchent plus vite lorsqu’ils sont émaillés que lorsqu’ils sont bruts. Privilégiez aussi les pots de couleur claire qui absorbent moins l’énergie solaire, et utilisez un substrat de qualité, riche en matière organique et bien drainant, mais avec une bonne capacité de rétention d’eau. L’ajout de billes d’argile peut aider à conserver un peu mieux l’humidité.
- Regroupement des pots : Rassembler les pots permet de créer un microclimat plus humide et de réduire l’exposition au vent.
Sortez les plantes vertes et renouveler leur substrat
Sortir vos plantes vertes et pots de fleurs ne peut que leur faire du bien. Mais cette transition doit être progressive pour éviter le choc thermique et les brûlures foliaires. Acclimatez vos plantes sur plusieurs jours, en les plaçant d’abord à l’ombre dense, puis à une ombre plus claire, avant une exposition adaptée à leurs besoins spécifiques (ombre pour les fougères, mi-ombre pour les philodendrons, lumière vive pour les figuiers). Profitez de cette sortie pour opérer un renouvellement du substrat de surface sur environ 5 à 10 cm. Cette opération n’est pas un simple « coup de frais » ; elle permet d’apporter de nouveaux nutriments sans rempoter entièrement, d’améliorer l’aération de la couche supérieure du sol, et de corriger un éventuel tassement ou la croûte de surface causée par l’eau du robinet. Utilisez un substrat de qualité, riche et drainant, adapté à chaque type de plante (terreau spécial plantes vertes, mélange pour orchidées, etc.). Retirez délicatement l’ancienne terre de surface, grattez légèrement la surface si elle est compacte, puis ajoutez le nouveau substrat en tassant doucement.

Taillez les rosiers
Tailler vos rosiers non remontants (comme de nombreux rosiers anciens, rosiers grimpants non remontants ou certains rosiers arbustifs), n’a pas pour but de stimuler une nouvelle nouvelle pousse de fleurs immédiate, mais plutôt de favoriser une floraison généreuse l’année prochaine. N’attendez pas trop (un mois grand maximum) car les nouvelles pousses qui porteront les fleurs l’année suivante ont besoin de temps pour se développer et lignifier avant le retour du froid. Négliger cette taille estivale peut entraîner un enchevêtrement de branches faibles, une floraison moins dense et un rosier moins résistant aux maladies.
Comment procéder :
Suppression des fleurs fanées : Retirez les fleurs fanées pour des raisons esthétiques et pour éviter la formation de cynorhodons (fruits du rosier) si vous ne souhaitez pas les conserver. La production de cynorhodons consomme de l’énergie que l’arbuste pourrait à la place dédier à la formation de nouvelles pousses végétatives. Pour ce faire, coupez la tige florale juste au-dessus d’une feuille bien développée ou d’un œil orienté vers l’extérieur.
Taille d’éclaircissage et de nettoyage : C’est le moment de supprimer le bois mort, malade ou faible. Repérez les branches chétives, celles qui se croisent et frottent, ou celles qui montrent des signes de maladie. Coupez-les à leur point d’insertion ou à un bourgeon sain.
Réduction du volume et maintien de la forme : Pour les rosiers arbustifs ou grimpants non remontants, réduisez la longueur des branches principales d’environ un tiers à la moitié, en coupant au-dessus d’un œil tourné vers l’extérieur. Cela encourage l’émission de nouvelles pousses latérales qui seront les futures porteuses de fleurs.
Supprimez les gourmands sous le point de greffe : Les jeunes pousses du porte-greffe, détournent l’énergie de la partie greffée et sont souvent plus vigoureux mais moins florifères. Supprimez les gourmands partant du porte-greffe, sous le point de greffe, en les arrachant ou en les coupant à leur point de naissance.
Conseils pour de belles fleurs coupées
Pour de beaux bouquets de fleurs qui durent, inspirez-vous des techniques des floriculteurs professionnels :
- Prélevez les fleurs tôt le matin, idéalement avant que la rosée ne s’évapore et que la chaleur ne monte. C’est à ce moment que les tiges sont gorgées d’eau.
- Ciblez les fleurs qui sont à peine ouvertes ou en bouton serré. Pour des variétés comme les roses, les dahlias, les zinnias, les cosmos, les œillets ou les gladiolus, choisissez des tiges longues et saines.
- La coupe doit être nette et précise pour minimiser les dommages à la plante et à la fleur (évitez de prélever plus d’un tiers des fleurs disponibles sur une plante à la fois pour ne pas trop la stresser).
- Coupez la tige en biseau (angle de 45 degrés) juste au-dessus d’un nœud ou d’un départ de feuille saine. Cette coupe en biseau augmente la surface d’absorption de l’eau une fois la fleur en vase.
- Dès la coupe, plongez immédiatement les tiges dans un seau d’eau propre et tiède (non froide, car l’eau tiède est mieux absorbée).
- Une fois à l’intérieur, retirez toutes les feuilles qui se retrouveraient sous le niveau de l’eau dans le vase. Ces feuilles pourriraient et contamineraient l’eau.
- Si vous le souhaitez, ajoutez un conservateur pour fleurs coupées à l’eau du vase ; ceux-ci contiennent généralement un nutriment (sucre), un acidifiant (pour un pH optimal) et un bactéricide. Un remède de grand-mère efficace est une goutte d’eau de Javel et une cuillère à café de sucre pour un litre d’eau.
Notes sur la biodiversité
Donnez un peu d’eau aux oiseaux
En plein cœur de l’été, l’accès à l’eau devient une question de survie pour la faune sauvage, et notamment pour les oiseaux qui, contrairement à nous, ne sont pas capable de transpirer pour évacuer l’excès de chaleur. Une source d’eau permet également le nettoyage du plumage et d’éliminer les parasites. Privilégiez une vasque peu profonde ou une soucoupe de pot de fleur (idéalement 2 à 5 cm au centre, avec des bords en pente douce), car les oiseaux ne s’aventurent pas dans des eaux profondes et risquent de se noyer. Placez la vasque dans un endroit surélevé (sur un pied, une souche) pour protéger les oiseaux des chats et idéalement à proximité d’un arbuste ou d’un arbre, qui offrira un perchoir sécurisant et une voie de repli rapide en cas de danger.

Ne dérangez pas la faune avec des lumières extérieures
Les éclairages artificiels extérieurs, qu’il s’agisse de luminaires puissants, de lampes solaires décoratives ou d’éclairages de terrasses, perturbent les rythmes biologiques de nombreux insectes nocturnes. Les papillons de nuit, attirés irrésistiblement, mourront souvent de faim et d’épuisement alors qu’ils sont des pollinisateurs essentiels pour de nombreuses plantes. Les lumières artificielles perturbent aussi la reproduction des vers luisants, dont les signaux lumineux (bioluminescence) sont cruciaux pour l’accouplement. Éteignez idéalement l’éclairage extérieur dès la nuit tombée, pour permettre aux femelles d’être vues par les mâles.
- Utilisez des détecteurs de mouvement pour les zones de passage, afin que la lumière ne s’active que lorsque nécessaire.
- Évitez les lumières bleues ou blanches froides (riches en UV et en spectre bleu) qui sont les plus perturbatrices. Préférez des lumières chaudes (jaune, orange, ambre) avec une température de couleur inférieure à 3000 Kelvin. Les ampoules sodium basse pression sont idéales pour l’éclairage extérieur si nécessaire, car leur spectre lumineux est le moins nocif pour les insectes.
- Dirigez les faisceaux lumineux vers le bas pour éclairer uniquement la zone utile, et non vers le ciel ou les massifs de fleurs. L’installation de caches ou de réflecteurs peut également aider à confiner la lumière.
- Laissez des zones non éclairées dans votre jardin : des « corridors d’obscurité », qui serviront de refuges et de voies de déplacement pour la faune nocturne.

Laissez des zones « sauvages »
Les « mauvaises herbes » jouent un rôle fondamental dans l’écosystème du jardin. Les orties, par exemple, sont la plante-hôte exclusive des chenilles de nombreux papillons diurnes, tels le Vulcain, le Paon-du-jour ou la Petite Tortue. Sans elles, ces espèces ne peuvent tout simplement pas se reproduire. Les ronces, avec leurs fleurs tardives, sont une source de nectar et de pollen précieuse pour de nombreux insectes pollinisateurs à un moment où d’autres floraisons se raréfient. Leurs fruits (mûres) nourrissent aussi les oiseaux et les petits mammifères. Aussi, ces zones non perturbées créent un microclimat plus frais et humide, essentiel en période de sécheresse, et un réservoir de biodiversité qui peut ensuite réguler les populations de ravageurs dans le reste du jardin et au potager.
Arrosez les plantes à fleur pour les pollinisateurs
Avec la chaleur et les périodes de sécheresse, les plantes sont soumises à un stress hydrique intense. Or, une plante déshydratée réduit drastiquement sa production de nectar et de pollen, les ressources vitales dont dépendent les abeilles, les bourdons, les papillons et autres insectes pollinisateurs. Le nectar se raréfie, devient plus visqueux et moins accessible, tandis que le pollen, souvent poudreux, peut être moins abondant ou de moindre qualité nutritive. Privilégiez des méthodes qui garantissent une humidité du sol relativement stable sans gaspillage d’eau inutile, et bien sûr paillez abondamment.