Le compostage est une pratique phare du jardinage qui souffre encore trop souvent de préjugés. Nécessité de posséder un grand jardin, présumées odeurs… Une fois le pas franchi, l’image de pourriture et de déchets malodorants qui colle au compost disparait assez vite. Les convertis au compost s’aperçoivent vite que la technique n’est pas si complexe – y compris en appartement – et que le résultat final est quasiment inodore, bien loin des déchets organiques d’origine.
Surtout, composter c’est recycler, et il serait dommage de ne pas appliquer le recyclage à nos déchets de cuisine. L’application de la loi anti-gaspillage et l’obligation pour tous les ménages de trier leurs déchets alimentaires à partir du 1er janvier 2024 ne nous laissera d’ailleurs pas le choix. À moins de résider en ville et de disposer d’une solution de compostage partagé, le compost individuel deviendra bientôt la règle.
Alors avant d’entrer dans les détails, éludons tout de suite les idées reçues :
- Complexité : Non, le compostage n’est pas si compliqué que cela
- Mauvaises odeurs : Non, le compostage ne dégage pas de mauvaises odeurs
- Il faut avoir un jardin : Non, il est possible de pratiquer le compostage en appartement
Réglementation : Zoom sur la nouvelle loi AGEC
Le compostage est un cercle vertueux inscrit dans la loi. En France, un tiers du contenu des poubelles est constitué de restes alimentaires : résidus de repas (fruits et légumes mais aussi viande ou poisson), épluchures, coquilles, carapaces de crustacés… Soit l’équivalent de 18 millions de tonnes de biodéchets*.
Faute de tri, la plupart de ces déchets alimentaires sont enfouis ou incinérés alors qu’ils pourraient être valorisés pour produire du biogaz ou du compost.
Pour éviter ce gaspillage, le Gouvernement imposera le tri à la source de ces déchets à compter du 1er janvier 2024. La mesure introduite par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) du 10 février 2020 concernera les entreprises, les collectivités et les particuliers.
* Selon l’article L. 541-1-1 du code de l’environnement, les biodéchets sont « les déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires ».
Pour plus de détails :
Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire
Tout savoir sur les biodéchets
1. Le compost : de quoi s’agit-il exactement ?
Le compostage est le processus de transformation de déchets organiques en compost par décomposition.
Cette décomposition est l’œuvre de micro organismes comme les bactéries, les champignons ou les acariens mais aussi des animaux plus gros comme les vers, les insectes… L’ensemble de ces organismes vont se charger de découper, de digérer et de transformer nos restes de repas en compost. Cette transformation s’accompagne parfois d’un dégagement de chaleur.
Le résultat final de cette dégradation est un humus, riche en matière organique et stable, c’est-à-dire apte à être utilisé au potager.
Différence engrais / compost : Le compost n’est pas un engrais
La confusion est fréquente entre le compost et les engrais. Leur composition et leur utilisation au jardin est pourtant bien différente.
Les engrais sont constitués de minéraux et ont pour rôle de nourrir les plantes, tandis que le compost est surtout constitué de carbone et servira essentiellement à enrichir le sol (on parlera aussi d’amendement).
Pour raisonner en termes de chiffres, sachez que le compost ne contient qu’environ 0,5% des minéraux essentiels nécessaires aux plantes (les fameux NPK : azote, phosphore et potassium), soit 20 à 30 fois moins que les engrais !
Quels sont les avantages du compost ?
Le compost va nourrir le sol en matière organique et dynamiser l’activité biologique. Cet apport en humus va tout simplement rendre le sol plus vivant.
Mais les bénéfices ne s’arrêtent pas là, et le compost offre bien d’autres avantages tant écologiques qu’économiques :
- Moins d’arrosage : L’apport en matière organique permet de jouer le rôle d’éponge en retenant davantage l’eau dans le sol. Vous pourrez donc vous permettre de réduire les arrosages et d’économiser l’eau au potager.
- Moindre lessivage du sol : En favorisant le développement racinaire et en dynamisant la vie du sol, l’humus contribue à retenir les nutriments utiles aux plantes en cas de forte averse.
- Economie d’engrais : Le compost ne soit pas un engrais à proprement parler du fait de la moindre proportion en minéraux. Néanmoins, l’apport de compost à l’automne, puis tout au long de la saison permet d’apporter aux plantes la quantité de nutriments suffisante.
- Réduction des déchets ménagers : Environ 30% du contenu de nos poubelles est constitué de biodéchets. C’est autant de déchets en moins qui pourraient être mis au compost.
- Meilleure texture du sol : L’apport en compost contribue à ameublir les sols lourds et à les rendre ainsi plus faciles à travailler
- Réchauffement plus rapide du sol : Du fait de sa couleur sombre, le compost permet une meilleure absorption des rayons du soleil. Conséquence : un sol riche en humus aura tendance à se réchauffer plus rapidement qu’un sol pauvre.
- Meilleurs rendements : Le compost améliore considérablement la qualité du sol et permet de renforcer la santé des plantes. Ses atouts contribuent à augmenter la production de fruits et légumes du potager.
2. Comment faire un bon compost ?
Nous avons vu précédemment que le processus de compostage est le résultat de la décomposition des déchets par des micro organismes. Faire un compost de qualité consiste tout simplement à fournir les meilleures conditions à ces micro-organismes. Pour cela, il vous suffira de respecter 5 règles simples.
Règle n°1 : L’équilibre déchets verts / déchets secs : la base d’un bon compost !
Les biodéchets sont constitués de deux types de déchets : les déchets « verts » et les déchets « bruns ». Un compost réussi nécessite impérativement de respecter l’équilibre dans les apports de l’un et l’autre à raison de 50 à 70% de déchets verts pour 30 à 50% de déchets bruns.
1) Les déchets verts (humides et azotés) :
Riches en azote, il s’agit de tous les déchets mous ou humides, constitués jusqu’à 80% d’eau :
- Fleurs fanées et plantes d’intérieur mortes
- Tontes de gazon
- Épluchures de fruits et légumes
- Restes de repas (dont croûtes de fromage, viande*…)
- Fruits et légumes pourris
2) Les déchets bruns (secs et carbonés)
Riches en carbone, il s’agit de tous les déchets secs ou durs :
- Branches
- Feuilles mortes (sauf feuilles malades)
- Écorces
- Noyaux
- Taille de haies (sauf thuya et résineux)
- Essuie-tout, carton, mouchoirs jetables, journaux
- Certains paillages (comme notre paillage en chanvre et celui en miscanthus)
- Pain rassis
- Cheveux et poils
- Plumes
3) Les déchets mixtes
Il s’agit de déchets à la fois riches en azote et en carbone :
- Coquilles d’œufs broyées
- Marc de café
- Cendres de bois
Mauvaises odeurs = mauvais équilibre
Bien souvent, un compost malodorant est le signe d’un excès de déchets verts. Les matières vertes sont très vite dégradées par les bactéries à l’origine des mauvaises odeurs. Veillez à ajouter suffisamment de déchets carbonés pour rééquilibrer le processus de compostage. Gardez en tête que ce sont les apports de matières sèches qui permettront également de structurer votre compost en humus.
Sacs plastiques biodégradables : compost ou poubelle ?
Les sacs plastiques biodégradables distribués dans les commerces – obligatoires en Europe depuis 2017 – sont théoriquement compostables.
Mais la dégradation complète de ces emballages « biosourcés » n’est possible que dans certaines conditions :
- Les sacs doivent être déposés ouverts et remplis dans le composteur
- Les composteurs doivent rester fermés pour éviter que les sacs ne s’envolent
- La température atteinte à l’intérieur du compost doit être suffisamment élevée
Parce que ces conditions sont rarement réunies dans les composteurs individuels des particuliers, les associations environnementales déconseillent de mettre au compost l’ensemble des sacs plastique biosourcés.
L’AFCB, l’association française des compostables biosourcés recommande elle-même de jeter les plastiques biodégradables ou compostables dans le bac jaune, celui destiné aux plastiques conventionnels.
Pour plus de détails :
Lire le rapport de l’Anses
Les fientes de poules pour un super compost
Les crottes de poules sont très riches en azote et se classent donc dans la catégorie des déchets verts. Si vous avez la chance de posséder un poulailler, pensez à récupérer les déjections avec la litière de vos poules afin de conserver l’équilibre déchets azotés/carbonés évoqué plus haut.
Le compost de fumier de poule ainsi créé est l’un des plus riches qui soit, près de trois fois plus riche en minéraux essentiels que les composts classiques, et jusqu’à deux fois plus riche que le fumier de cheval. Il pourra être apporté au potager toute l’année pour nourrir aussi bien le sol que les plantes.
Règle n°2 : Mélanger les déchets pour aérer
L’aération est le second facteur essentiel du compost. Le compostage est en effet un processus aérobie, les bactéries ayant besoin d’oxygène pour proliférer et réaliser leur œuvre de dégradation de la matière.
Veillez à ne pas mettre trop de déchets d’un coup pour ne pas « étouffer » votre compost. Surtout, aérez régulièrement ce dernier de la manière suivante :
- Une fois par semaine minimum après chaque apport
- Tous les 15 jours à un mois ensuite
Selon le type de composteur dont vous disposez, cette aération pourra être effectuée en retournant le compost à l’aide d’une fourche ou au moyen de matériel plus spécifique (lire l’encart suivant brass’compost).
Zoom sur le Brass’compost
On sous-estime trop souvent le poids que constitue un tas de déchets compactés. Il serait dommage de se blesser en retournant votre compost à l’aide d’outils inadaptés…
Pour faciliter la ventilation du compost, un outil récemment inventé par un particulier, le Brass’compost facilite grandement l’aération et le décompactage du compost. Ce genre de ressort géant agit comme un tire-bouchon et vous permet de préserver votre dos des efforts violents.
Autre vertu de cet outil : il est fabriqué à Quimper au sein d’un ESAT (Etablissement et Services d’Aide par le Travail), par des travailleurs en situation de handicap. Vous pouvez d’ailleurs le commander sur la boutique en ligne de l’ESAT (comptez environ 30 euros).
Règle n°3 : Découpez les déchets
Veillez à « mâcher » le travail des micro-organismes en coupant les déchets avant de les mettre à composter. Pour ce faire, broyez les branches et autres végétaux, ou déchirez soigneusement les cartons avant leur introduction dans votre composteur.
Vous accélérerez leur dégradation et réduirez fortement le temps nécessaire à la maturation de votre compost.
Règle n°4 : De l’eau mais pas trop
L’eau est un autre élément indispensable au bon développement de la vie dans votre compost. Mais cette eau doit être apportée en quantité limitée, l’ensemble devant rester fortement humide, jamais mouillé. Pressez un extrait de matière : un compost suffisamment riche en eau doit être comme une éponge humide, seules quelques gouttes doivent perler et pas dégouliner.
Apportez-y davantage de déchets secs en cas d’humidité excessive Si vous ne disposez pas d’un composteur doté d’un couvercle, veillez à protéger votre installation de la pluie. Y compris en toute fin du processus de compostage, au risque de lessiver les précieux minéraux et de perdre tous les bénéfices de votre compost.
Au contraire votre compost est trop sec ? Dans ce cas les déchets ne pourront pas être dégradés efficacement, le processus de compostage s’arrêtera tout simplement. En cas de dessèchement n’hésitez pas à verser l’équivalent d’un arrosoir sur votre compost.
Attention au vent et au soleil
L’emplacement du composteur dans le jardin est souvent négligé. Pour éviter le dessèchement, ne l’installez pas dans une zone constamment exposée au soleil ou au vent.
Un endroit semi-ombragé conviendra dans la plupart des cas.
Règle n°5 : Un peu de patience : Comment savoir quand le compost est « mûr » ?
Un compost « mûr », c’est-à-dire complètement dégradé et transformé a les caractéristiques suivantes :
- Une couleur sombre signe d’une forte teneur en matière organique (carbone)
- Une odeur de terreau ou d’humus proche de celle des sous-bois
- Une structure fine et friable, le compost doit s’émietter lorsque vous le prenez dans vos mains
En règle générale, la fabrication d’un compost prend entre 6 et 12 mois ou plus.
3) Les types de compostage et les différents composteurs
Si vous ne disposez pas de composteur collectif et que vous souhaitez vous-même faire votre compost, vous pourrez opter pour différentes méthodes de compostage individuel. À moins que vous ne disposiez d’un grand jardin vous permettant de réaliser votre compost à même le sol, la plupart du temps un composteur domestique s’imposera.
Le choix est assez vaste et le nombre de modèles devrait encore augmenter avec la généralisation de la loi anti-gaspillage en 2024.
Tour d’horizon des différentes méthodes de compostage et les composteurs qui vont avec.
1) Compostage en tas
Le compostage en tas est le moyen de composter le plus basique. Il consiste tout simplement à épandre les déchets les uns au-dessus des autres. De manière générale, effectuer son compost en tas est une pratique plutôt réservée aux détenteurs de grands jardins et potagers.
Ce n’est pas la plus esthétique des méthodes de compostage mais elle a ses aficionados, comme Jacques Subra. Elle se justifie surtout par de grosses quantités de déchets.
Son avantage tient dans la taille même du tas et par la forte montée en température engendrée par sa dégradation. La chaleur, qui peut atteindre 60°C au centre du tas, contribuera à accélérer le processus de compostage et va tuer la totalité des mauvaises graines. On perlera alors d’hygiénisation du compost.
Inconvénient : brasser et retourner un tas de compost est difficile sans l’aide d’engins agricoles.
2) Compostage en bac ou silo
Les composteurs de type silo ou bac sont des composteurs compartimentés. Ils permettent de contenir les déchets et d’éviter ainsi que ceux-ci ne débordent ou ne prennent trop de place. En plus du gain d’espace, ces composteurs qui peuvent être en plastique, en bois, voire en métal sont aussi plus faciles à maintenir.
Vous pourrez aisément mélanger leur contenu à l’aide d’une simple fourche ou d’un brass’compost. Certains modèles rotatifs peuvent mêmes être tournés à l’aide d’une manivelle, sur le principe d’un tambour de machine à laver.
La chaleur atteinte dans un conteneur ne sera pas aussi élevée que dans un volumineux tas de compost. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour la plupart des petits insectes chargés de dégrader la matière et qui ne supporteraient pas des températures trop élevées.
Pour permettre aux vers de compost d’accéder à vos déchets, veillez à ne surtout pas isoler le fond composteur. La terre de votre jardin devra être en contact avec le contenu de vos bacs à compost.
Deux ou trois bacs composteurs valent mieux qu’un !
Idéalement, équipez-vous de plusieurs bacs distincts. Vous pourrez ainsi laisser mûrir où piocher du compost dans l’un puis commencer à remplir le second bac du composteur sans attendre. Un troisième bac destiné à accueillir les matières sèches peut aussi être ajouté à votre installation.
3) Lombricompostage ou vermicompostage
Le lombricompostage ou vermicompostage est un type de composteur basé sur la dégradation des déchets par des vers. Il s’agit de variétés de vers de compost ou de fumier, des vers annelés de type épigés (vivant en surface) qu’il ne faut pas confondre avec les lombrics du jardin, qui sont eux des vers de terre.
Un lombricomposteur est souvent très basique. La plupart du temps, il est constitué de plusieurs bacs, trois ou quatre le plus souvent, superposés les uns au-dessus des autres dans lesquels sont disposés les déchets alimentaires.
Les vers se déplacent d’un bac à un autre après avoir consommé et transformé leur contenu en déjections riches en matière organique : votre futur compost.
Conditions idéales du vermicomposteur :
- Humidité : Parce que les vers apprécient l’humidité, veillez à ce que le contenu du composteur ne se dessèche jamais. À l’inverse, trop d’eau pourraient noyer vos précieux alliés.
- Lumière : un vermicomposteur doit rester clos, les vers appréciant les milieux sombres.
- Types de déchets : Les vers apprécient les restes de fruits et légumes (en dehors des agrumes et des oignons), les feuilles de végétaux, le carton détrempé ou encore les coquilles d’œufs. Veillez simplement à humidifier cette nourriture et à suffisamment couper celle-ci en morceaux de très petite taille.
Le bac inférieur est toujours équipé d’une ouverture vous permettant de recueillir le liquide résultant de la décomposition par les vers. Ce liquide, appelé le « lombrithé » ou thé de vers, constitue un excellent fertilisant pour tout type de plantes. Il s’obtient tous les 7 à 15 jours et peut être utilisé rapidement en remplacement d’un engrais, après dilution (1/10ème de lombrithé pour 9/10ème d’eau). Ce thé de compost peut également être utilisé dans un système de culture hydroponique de type bioponie.
Compact et propre, un vermicomposteur peut être utilisé en appartement sans contrainte particulière.
4) Bokashi (composteur japonais)
Le bokashi est un composteur inventé au Japon. Contrairement aux composteurs traditionnels, il fonctionne en absence d’oxygène (anaérobie) par fermentation lactique. Cette fermentation est initiée par l’ajout d’un activateur en poudre constitué de son de céréales et de mélasse puis enrichi en micro-organismes (levures, bactéries, enzymes…). Vous trouverez cet activateur dans les commerces spécialisés sous différentes appellations, parfois accolées à l’acronyme EM (pour EffectiveMicro-organisms).
Cette adjonction de poudre est indispensable pour une bonne fermentation et afin d’éviter la formation de méthane, un gaz à la forte l’odeur d’œuf pourri et qui contribue grandement à l’effet de serre. Ce qui explique que le bokashi n’émet rien d’autre qu’une odeur aigre-douce, proche de celle d’un bocal de cornichons.
Avantages du bokashi :
- Convient parfaitement aux déchets de cuisine
- Peut être utilisé en appartement
- Pas besoin de respecter l’équilibre déchets verts / déchets bruns
- Possibilité d’y mettre les restes de viande ou de poisson
5) Compostage de surface
Le compostage de surface se rapproche beaucoup du paillage traditionnel. Il consiste à épandre les déchets de cuisine à la surface du sol et à les-y laisser se dégrader lentement pour nourrir le sol.
Idéalement, vous recouvrirez cet épandage de compost d’un paillis afin d’éviter les désagréments suivants :
- Odeurs
- Dessèchement des déchets
- Attrait des limaces et des escargots
Ce type de compost à froid peut être effectué sous serre où il permettra d’enrichir une terre rendue pauvre par l’enchainement des cultures.
4) Bien utiliser le compost au jardin potager
Comme les déchets nouveaux sont ajoutés progressivement par le haut du composteur, votre compost va mûrir « par le bas ». Le compost le plus mature se trouvera donc dans la partie basse de votre tas de compost ou de votre bac à composteur.
Un compost mi-mûr peut être récolté en 5 à 6 mois dans des conditions de dégradation normales. Comptez 1 an voire plus pour l’obtention d’un compost mûr.
Le compost mi-mûr est plus riche que le compost mûr. Chaque culture ayant des besoins spécifiques, certaines ne tolèreront pas un apport de compost trop riche, comme les légumes racines et certains légumes feuilles.
À l’inverse, les variétés estivales pourront sans problème s’accommoder d’un compost mi-mûr.
Besoins en compost selon les cultures
Apports de compost mi-mûr (riche) :
- Tomates
- Aubergines
- Concombre
- Melon
- Poivron
- Pommes de terre
- Poireau
- Courges et potirons
Apports de compost mûr :
- Salades
- Carottes
- Chou
- Betterave
Cultures ne nécessitant pas de compost :
- Ail
- Oignons
- Haricots
- Mâche
- Chou de Bruxelles
- Navet
Quand utiliser le compost ?
Le compost s’utilise au moment des plantations généralement en automne et au début du printemps, lors de la mise en place des légumes du potager au début du printemps, ou encore pour remporter vos plantes n’importe quand.
Dans tous les cas, une fois récolté ne tardez pas trop avant d’utiliser votre compost. Vous vous assurerez ainsi qu’il contient le maximum de nutriments.
Comment utiliser le compost ?
Votre compost peut être simplement étalé en surface au pied des plantes, ou incorporé à même le sol sur les 10 premiers centimètres.
Tamisage préalable
Il arrive souvent que le compost comporte des déchets grossiers insuffisamment décomposer. Le plus souvent il s’agira de brindilles, de noyaux, coques de fruits, coquilles d’œufs…
Vous pourriez les y laisser ou effectuer un simple tamisage dans le but d’affiner votre compost pour une utilisation plus commode.
Questions fréquentes
Le compost n’attire pas véritablement les rongeurs. Si vous constatez leur présence, c’est bien souvent que ces derniers étaient déjà présents et que vous n’aviez pas remarqué leur présence.
En revanche, un composteur mal géré revient à leur servir de la nourriture sur un plateau.
Pour empêcher leur prolifération, évitez de mettre certains restes de repas au compost et mélanger soigneusement le contenu du bac pour ensevelir les déchets en profondeur. Vous pouvez également fixer un grillage sur votre composteur pour pallier au problème.
Dans l’absolu tout type de déchet peut être composté, comme dans la nature tout finira par se décomposer. Dans la pratique c’est une autre histoire… Évitez de trop mettre de pelures d’agrumes (orange, citron…), de restes de viande ou de poisson, de cendres de bois, d’excréments d’animaux ou de carton et de mouchoirs en papier.
Ne mettez jamais les déchets suivants : magazines et papiers imprimés, lingettes, poussières, litière. Et bien sûr tout ce qui est en plastique ou bien en métal.
Les basses températures hivernales vont ralentir l’activité des micro-organismes et freiner la dégradation des biodéchets.
Malgré tout, le compostage ne doit pas s’arrêter à cette saison. Vous devrez simplement être plus vigilant et prendre certaines précautions :
– Couvrez votre compost avec de la paille ou des feuilles mortes pour le protéger du froid
– Privilégiez les déchets à décomposition rapide comme les épluchures
– Cessez de mélanger le contenu de votre composteur pour ne pas perturber la vie qui s’y trouve
Conclusion
Le compostage permet de valoriser les bio-déchets et de réduire considérablement le contenu de nos poubelles. Utilisé au jardin, le compost permettra d’améliorer la qualité du sol pour de meilleures cultures.
Sa recette est simple : il suffira de mélanger des déchets verts et humides à des déchets secs à hauteur d’environ 50/50. À peu près tous les déchets alimentaires peuvent être mis au composteur : épluchures, feuilles… pourvu qu’ils soient coupés pour faciliter leur décomposition par les micro-organismes. L’aération régulière du compost et le contrôle de l’humidité permettent d’obtenir un compost mûr après environ 9 à 12 mois.
Un compost arrivé à maturation a une odeur de sous-bois. Il peut être utilisé pour protéger le sol et l’améliorer en l’intégrant dans la couche superficielle.
Sources :
Fiches techniques compost (Réseau compost citoyen)
Le compostage, c’est facile ! (compostage.info)
Compost – Comment le réussir ? (un-jardin-bio.com)
Les composts au potager (terra-potager.com)
Le compostage (Wikipédia)